Charlotte Gautier Van Tour est une artiste visuelle et scénographe française basée à Marseille.

Son Œuvre dévoile les phénomènes d’interdépendance entre les écosystèmes et les êtres, les macrocosmes et microcosmes, la Nature et l’Homme. Elle questionne notre corps, les corps. Charlotte est d’abord observatrice : elle veille et prend soin de ce qui l’entoure : tout est vivant, rien est inerte. Sa pratique phénoménologique lui permet des découvertes inattendues en créant des surfaces d’interaction, en cherchant ce qui peut faire « peau commune ». En entrant dans l’atelier de Charlotte, on se croirait dans un laboratoire, ou une cuisine. Elle travaille avec des souches de Kombucha ou de l’agar agar – des organismes vivants qui sont ses co-créateurs. Fermentation, germination, friction, décomposition… Autant de processus qui lui permettent d’inventer diverses alliances entre les êtres vivants qui créent, ensemble, une nouvelle matière organique. Ses œuvres sont vivantes. Par l’interaction et le mouvement des corps qui les composent, elles se métamorphosent. Et sa démarche est écologique : elle développe ses propres matières biosourcées, elle recycle, elle favorise les matières locales. Ses œuvres sont évolutives et biodégradables, elles interagissent avec leur environnement. Entre fragilité et résilience, entre rationalisme et émerveillement.

Cnidaria et Pellis Abyssae se sont cristallisées. L’eau s’est évaporée des tissus imbibés, ne laissant que le sel. L’eau, qui nous compose à 65%, est omniprésente dans son travail. L’eau qui s’évapore au fil du temps laisse derrière elle autre chose – si l’on remet de l’eau, l’œuvre reprendra vie.

En 2021, Charlotte a fondé le collectif Les Matribiotes qui réalise des performances culinaires, dans une volonté de prendre conscience et soin des micro-organismes avec qui nous partageons notre corps, d’établir un lien bienveillant et apaisé avec le vivant qui nous entoure et nous compose.

Diplômée de l’ENSAD Paris en 2014, Charlotte Gautier Van Tour a intégré le groupe de recherche Reflective Interaction de l’EnsadLab jusqu’en 2017. Elle a participé à plusieurs expositions collectives en France et en Europe, dont la biennale Nous ! le vivant à l’École des arts décoratifs (Paris) en 2023. Des expositions monographiques lui ont également été dédiée, comme Bloom à la Maison Forte de Hautetour (Saint-Gervais-les-Bains) la même année.