Artiste – Chloé Milos Azzopardi

Chloé Milos Azzopardi

Écosystèmes, 2022

Chloé Milos Azzopardi

Écosystèmes, 2022 

Chloé Milos Azzopardi est une artiste française, née en 1994. Elle vit et travaille sur une île à la périphérie de Paris (Saint-Denis).

Chloé Milos Azzopardi travaille sur des projets mêlant photographie, performance et installation. Elle génère des mondes fictifs, sensuels et étranges pour questionner notre rapport au vivant.

Écosystèmes est une fable futuriste, un lieu où les corps se transforment et s’absorbent les uns les autres. Chloé révèle les formes communes qui nous traversent suggérant ainsi de nouvelles relations inter-espèces. Les frontières se brouillent, les identités deviennent poreuses, les métamorphoses possibles. L’image est un outil pour repenser le contour des choses. En combinant des éléments naturels et inattendus, Chloé fusionne les peaux, les angles de vues, les échelles.

Elle nous embarque dans son imaginaire post-capitalocène, nous invitant à regarder le vivant autrement et à réparer notre relation avec celui-ci. Cette manière que l’humain a de séparer l’homme de l’animal, la nature de la culture nous a extrait du vivant et nous a conduit à voir la nature comme une ressource disponible sans considérer nos interdépendances et nos vulnérabilités communes*. Archées, protistes, nématodes ou annélides, tous ces organismes pourtant indispensables à la survie de la planète sont absents de notre vocabulaire.

Chloé alimente sa série photographique d’éléments glanés, issus de la nature tels qu’un nid de guêpe, une branche, une pierre. Brouillant là aussi le rapport entre nature et culture, entre création naturelle et œuvre d’art. Sa série éveille la curiosité à l’égard du vivant avec lequel nous cohabitons et nous invite à penser un nouvel équilibre et une abolition de toute forme de domination.

Le chapitre « Écosystèmes » s’inscrit dans une série au long cours intitulée Les Formes qu’ils habitent en temps de crise. Un projet intime dans lequel Chloé s’est mise à observer intensément son environnement, à essayer de ressentir les sensations des vivants qui l’entouraient après avoir traversé des crises de dissociation et de dépersonnalisation.

Au croisement de la photographie expérimentale et documentaire, Chloé Milos Azzopardi a récemment reçu le prix « Nouvelles écritures de la photographie environnementale » du festival La Gacilly et la bourse Artiste émergent de la Lucie Fondation, et a été résidente de la Villa Pérochon sous le mentorat de Joan Fontcuberta. Son installation « Non technological devices » sera exposée cet été pendant les Rencontres d’Arles à la Fisheye Gallery.

*Réflexions tirées de Judith Butler, Ce qui fait une vie.